L’Anjou dans toute sa lumineuse splendeur

L’Anjou, des rangs de vignes à perte de vue sur les berges du plus long fleuvede France et toute une galerie de personnages immortels qui ont marqué l’Histoire.

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Sur l’A 11 entre Nantes et Angers, c’est un immense panneau qui nous a souhaité la bienvenue en Val-de-Loire, « joyau du patrimoine mondial de l’UNESCO ».  À notre arrivée au Château de Serrant, nous avons commencé à mesurer l’ampleur de ce qui nous attendait.

Nous avons vu dans le précédent travelogue que cette région a été le lieu de villégiature  privilégié de la monarchie française à la Renaissance.  Les châteaux qui la parsèment aujourd’hui témoignent de la grandeur du royaume de France à cette époque glorieuse. On vient des quatre coins de la planète pour les admirer.

Notre « royal » séjour d’une semaine dans le région nous réservait trois autres surprises de taille.  Angers, ville d’Histoire et de charme romantique, vivant au rythme très contemporain des 40 000 étudiants qui y affluent annuellement. Savennières, où une quarantaine de vignerons produisent des vins blancs reconnus depuis deux millénaires. Les Coteaux du Layon, où la vigne s’épanouit sur des terrasses de schiste et de grès pour donner de superbes vins liquoreux.

D’autres étapes nous attendent sur les routes de l’Anjou.

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Saumur Maine-et-Loire

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Le dîner du Jour de l’An chez ma grand-mère maternelle était toujours précédé d’un toast au saumur pétillant rosé. Le vin des grandes occasions dans tout le Québec des années 50-60. Comment ai-je pu attendre si longtemps pour mettre des images sur un nom qui a tant chanté à mes oreilles? Anjou, ça ne peut se prononcer que sur un ton enjoué.

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La première vision du château se profilant au loin dans la resplendissante lumière du matin est loin de me décevoir. Je fais route vers Parnay, en plein cœur de l’appellation Saumur-Champigny. Cette AOC est devenue la référence française dans le développement d’une viticulture durable impliquant l’ensemble des vignerons d’une même appellation.

C’est la première AOC à s’être lancée dans un vaste programme de développement de la biodiversité sur la totalité du vignoble. On vise à rétablir l’équilibre entre les ravageurs de la vigne et leurs ennemis naturels. Cela vaut mieux que de s’en remettre continuellement à l’usage des pesticides. Les vignerons ont aussi mis en place un réseau complet de stations météo qui contribuent à réduire  les traitements sur la vigne. Au Domaine Rocheville, j’aurai le plaisir de prendre part à un rallye aussi instructif que divertissant.

Il me restera toute la journée du lendemain pour découvrir à pied le vénérable château. En plus des collections municipales d’arts décoratifs et de celles du musée du Cheval, on peut y admirer un escalier à double révolution. Ce véritable tour de force architectural permettait aux nobles et aux serviteurs d’utiliser le même escalier sans jamais se croiser. Entouré de vignes, le château tient chaque année une Fête des Vendanges. Ce sera cette année le 29 septembre.

N’allez surtout pas quitter Saumur sans avoir parcouru à pied le cœur de la vieille ville que mentionne Voltaire dans l’Ingénu, où Balzac a situé Eugénie Grandet et Victor Hugo, l’une des scènes des Misérables.

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Chinon Indre-et-Loire

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Chinon, Chinon, petite ville, grand renom ! La strophe est de François Rabelais, alias Alcofribas Nasier, né à Seuilly près de Chinon, en 1483 ou 1494 selon les sources ! Mais  qu’est-ce qu’une dizaine d’années pour un immortel ?

Érudit, médecin, humaniste et preux chevalier de la dive bouteille, il demeure à ce jour la figure historique la plus vénérée de cette petite commune de moins de 10 000 habitants.

Ce n’est pourtant pas faute de compétition. Placée sur le cours de la Vienne, Chinon jouissait d’une position stratégique aux confins de la Touraine, de l’Anjou et du Poitou. Les rois de France y établirent donc résidence, Charles VII notamment. Sentant que seul un miracle pouvait protéger sa couronne de la menace anglaise, il demanda conseil à son fidèle prévôt. Sire, il y a dans votre royaume une jeune fille se disant choisie par Dieu pour sauver le pays et la monarchie. Jeanne d’Arc, paysanne illettrée de 17 ans, rencontrera donc le roi de France le 25 février 1429, à Chinon. On connaît la suite.

Remarquable par ses dimensions, la forteresse médiévale dominant l’ensemble de la vieille ville témoigne du prestige de Chinon à cette époque. Sous les remparts, une statue équestre de « La Pucelle » la représente en selle. Elle tient de la main droite son épée et de la gauche son étendard tandis que son cheval piétine deux soldats anglais. Référence à la prophétie de Merlin citée par Christine de Pisan : « Une vierge viendra dont le cheval foulera le dos des archers ».

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Azay-le-Rideau

 

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Nous voici au château d’Azay-le-Rideau. De pluie fine, ce qui lui donne un air follement romantique, lui qui ne manquait déjà pas de charme. Nous avons été bien inspirés de prévoir pour cette matinée-là des activités d’intérieur.

Azay-le-Rideau, c’est l’un des plus beaux joyaux de la Renaissance. On en célèbre cette année les 500 ans en Centre Loire, à travers un hommage à Léonard de Vinci qui y a passé ses dernières années. On remarque d’ailleurs une très nette influence italienne dans les innovations architecturales de ce chef-d’oeuvre entrepris sous le patronage de François Ier. 

Propriété de l’État depuis 1905, le château a bénéficié récemment d’importantes restaurations. D’abord en 2014, le parc dont le jardin original avait été aménagé dans le goût anglais. Puis, de 2015 à 2017,  le remeublement du rez-de-chaussée, particulièrement le Salon Biencourt.  À cela s’ajoute la restauration des couvertures et  des façades, entreprise fort complexe, on le devine, une partie du Château baignant dans l’eau de l’Indre.

Le résultat est absolument fabuleux, à voir sur notre album photos.

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Vouvray

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Le vin ne se rendrait jamais jusqu’à nous sans un lieu propice à sa conservation. La visite des caves creusées dans le tuffeau ajoutent une touche surprenante à la découverte d’une région viticole. Nous n’avons pas choisi la moindre.

André Giroux ,VINDICI ,oenotourisme ,Val de Loire ,Vouvray ,

Les caves ont fourni la pierre nécessaire à la construction de monuments ou de châteaux. C’est leur température constante, entre 12 et 13 °C tous les jours de l’année, qui explique leur transformation en lieux de stockage.

60 vignerons adhèrent à la coopérative. Chacun est responsable des vendanges, du pressurage et de la vinification dans sa propre exploitation. Il s’engage cependant à mettre en commun au moins 50% de sa récolte. Une sélection s’effectue sur la base de la qualité puis les vins sont tout de suite emmenés dans les chais. Ils y sont filtrés et assemblés en tant que cuvées de la Cave des Producteurs. Les effervescents comptent pour 80% de la production.

La visite et la dégustation terminées, direction Château Gaudrelle, 4 kilomètres plus loin. Alexandre Monmousseau nous attend , une sorte d’extraterrestre prenant une part active dans des recherches de pointe sur la stimulation des résistances naturelles de la vigne.  Au moyen de séquences d’ondes sonores émises par une petite boîte blanche au milieu du vignoble, il peut déclencher dans les plants un processus salutaire d’élimination d’eau. Une protection tout à fait bienvenue en cas de gels printaniers, de plus en plus fréquents avec les changements climatiques.

Je vous illustre un peu tout ça dans un album photos FB.

 

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À la bonne vie !

André Giroux  blogue-trotter